J’organise mardi prochain, 28 octobre à Paris, au Conservatoire national des arts et métiers, un colloque avec Avenir-Transports sur le thème « l’intermodalité : en veut-on vraiment ? ».
La question est un peu provocatrice, mais on doit tout de même se la poser. Un exemple local : le port fluvial de Noyon.
Le maire socialiste de Noyon ne veut pas de l’emplacement décidé à l’époque par la Communauté de communes et accepté par VNF. Cette localisation sur Noyon, Beaurains, Porquéricourt et Vauchelles, nécessitait une prolongation de la voie ferrée depuis Pont-L’Evêque. Le coût en était estimé par RFF entre 15 et 25 millions d’euros.
Le déplacement du Port vers Sermaize et Candor nous éloignerait encore plus de la voie ferrée actuelle. Il multiplierait donc le coût du raccordement par trois ou quatre, et créerait sur les communes protestataires de Beaurains, Porquéricourt et Vauchelles des nuisances ferroviaires nouvelles et supplémentaires, dont personne ne leur parle actuellement.
Une autre solution serait bien sûr de ne pas faire de raccordement ferroviaire du tout, mais, dans ce cas, le port de Noyon perdrait beaucoup de son intérêt puisqu’il ne serait pas tri modal.
On le voit avec cet exemple, mais il y en a des milliers d’autres, toutes ces questions d’intermodalité ne sont pas abordées aujourd’hui avec sérieux.
L’intermodalité est en train de devenir dans notre pays une tarte à la crème, surtout avec le Grenelle de l’environnement. Mais dans les faits, alors qu’elle est devenue indispensable, on continue à faire trop souvent n’importe quoi. On construit des aéroports ou des ports qui ne sont pas connectés au fer. Le fer est mal connecté au système fluvial. Et la route mange tout : les espaces, les parts de marché, les financements.
Tous les dirigeants des grandes entreprises, tous les opérateurs des différents modes de transport assisteront au colloque de mardi, de même que le Ministre, pour voir comment on pourrait faire évoluer les mentalités et les processus de décisions, afin de mieux imposer l’intermodalité, dans l’intérêt de tous.