Cette chanson, vous l’avez peut-être entendue une fois, à la télévision, chez Michel Drucker. Vous ne l’entendrez plus, ni à la TV, ni à la radio. Vous ne l’entendrez plus, parce elle fait peur à tous les « politiquement correct » des médias français qui craignent, s’ils la diffusaient, des représailles.
Cette chanson est pourtant bien belle. Elle est signée de Pierre Perret. On peut, heureusement, encore l’acheter en DVD, ou l’écouter sur internet :
http://www.pierre-perret.fr/2010/10/femme-grillagee-tous-toques/comment-page-2/
En voici les paroles, au nom de la liberté qui est encore la nôtre :
« Ecoutez ma chanson bien douce
« que Verlaine aurait su mieux faire.
« Elle se veut discrète et légère,
« un frisson d’eau sur de la mousse.
« C’est la complainte de l’épouse,
« de la femme derrière son grillage.
« Ils la font vivre au Moyen-âge.
« Que la honte les éclabousse.
« Quand la femme est grillagée,
« toutes les femmes sont outragées,
« les hommes les ont rejetées dans l’obscurité (refrain).
« Elle ne prend jamais la parole
« en public, ce n’est pas son rôle.
« Elle est craintive, elle est soumise,
« pas question de lui faire la bise.
« On lui a appris à se soumettre,
« à ne pas contrarier son maître.
« Elle n’a droit qu’à quelques murmures,
« les yeux baissés sur sa couture.
« Elle respecte la loi divine
« qui dit, par la bouche de l’homme,
« que sa place est à la cuisine,
« et qu’elle est sa bête de somme.
« Pas question de faire la savante,
« il vaut mieux qu’elle soit ignorante.
« Son époux dit que les études
« sont contraires à ses servitudes.
« Jusqu’aux pieds, sa burqa austère
« est garante de sa décence.
« Elle prévient la concupiscence
« des hommes auxquels elle pourrait plaire.
« Un regard jugé impudique
« serait mortel pour la captive.
« Elle pourrait finir brûlée vive,
« lapidée en place publique.
« Jeunes femmes, larguez les amarres,
« refusez ces coutumes barbares.
« Dites non au manichéisme,
« au retour à l’obscurantisme.
« Jetez ce moucharabieh triste
« né de coutumes esclavagistes,
« et au lieu de porter ce voile,
« allez-vous-en, mettez les voiles ! »