Dans deux ans, et pendant quatre années, la France va commémorer le centenaire de la Première guerre mondiale. Le Président de la République a déjà lancé la réflexion autour de cet évènement mondial. Un rapport lui a été remis qui propose déjà un certain nombre de manifestations nationales et internationales et qui évoque certains projets départementaux.
Force est de constater que, contrairement à d’autres départements très mobilisés, celui de l’Oise n’a pas préparé grand’chose. Le président du Conseil général n’a même pas été auditionné par l’auteur du rapport.
Outre la participation du département à l'initiative "paysages et sites de mémoire de la Grande Guerre" portée par les treize "départements du front", le document évoque bien (p 49 et 50) quelques projets dans l'Oise entre 2014 et 2018.
Le Centenaire devrait ainsi favoriser l’inauguration du « Musée-Territoire front de l’Oise 14-18 », regroupant les communautés de communes situées entre Attichy et Lassigny et proposant la réalisation d'un circuit de mémoire suivant la ligne de front. L'association APRAK et la commune de Nampcel ont entamé la restauration de l’abri du Kronprinz de Bavière et projettent l’ouverture d’un musée de la mémoire franco-allemande. Enfin, le jardin de la mémoire d’Augustin Trébuchon devrait être inauguré en 2014 dans la prairie jouxtant la clairière de l’Armistice à Compiègne. L’association du Mémorial de l’Armistice prévoit, pour 2018, l’extension des bâtiments d’accueil du public.
Mais ces quelques projets ne sont pas à la hauteur de ce que fut la place de l’Oise durant les quatre années de la Grande Guerre. C’est en effet dans l’Oise, à Nanteuil-le-Haudoin, qu’a eu lieu le départ des célèbres Taxis de la Marne, en septembre 1914, événement qui marque le début de la Bataille de la Marne. C’est également entre Noyon et Compiègne que débute la guerre de tranchées, après la fixation du front, et c'est encore là que les armées allemandes et alliées se lancent, à l’automne 1914, dans la « course à la mer ». C’est dans le Noyonnais et le Ressontois qu’échoua, en 1918, la reprise de la guerre de mouvement du côté allemand, entre les célèbres collines du Mont-Renaud et du Plémont. Finalement, c’est dans une clairière en forêt de Compiègne, près de la gare de Rethondes, que furent signés l’arrêt des combats et l’Armistice, le 11 novembre 1918. Le département de l'Oise a accueilli enfin, durant une grande partie de la guerre, le Grand Quartier Général des forces alliées (GQG), à Compiègne, Chantilly et Beauvais.
Je regrette que notre département soit ainsi très en retard par rapport aux engagements, par exemple, des départements de la Somme, de l’Aisne ou de la Meuse. Il est surprenant aussi que, dans ma circonscription, la Ville de Noyon, n’ait strictement rien prévu à ce jour. Noyon a pourtant été détruit à 85 %, en mars 1918, et la Ville est titulaire, au titre de ce qu’elle a subi pendant la Grande Guerre, de la Légion d’Honneur et de la Croix de guerre.
Comme sur d’autres dossiers, (développement économique, projets d’équipements ou d’infrastructures), il serait temps que la Ville de Noyon réagisse et se réveille sérieusement !