L’UMP s’est amusée, la semaine dernière, à évaluer ce que pourrait coûter aux Français l’application du projet socialiste tel que le parti l’a voté au printemps et tel que François Hollande dit vouloir l’endosser.
Au total sur cinq ans : 255 milliards d’euros de dépenses nouvelles et 126 milliards d’impôts et de taxes supplémentaires !
Les emplois d'avenir : le PS veut en créer 300.000 dans les domaines de l’innovation environnementale et sociale. Coût : 4 milliards par an, selon les chiffres mêmes du PS.
Une allocation d'étude pour les jeunes adultes : 12 milliards par an, selon la fondation Terra Nova, proche du PS.
Le retour à la retraite à 60 ans : 17,6 milliards par an. Alors que la réforme des retraites, avec le report de l’âge légal à 62 ans, permet au régime de retraites de revenir à l’équilibre en 2018.
Le recrutement de fonctionnaires : 10.000 postes de gendarmes et policiers, 60.000 enseignants et arrêt du non remplacement d'un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, représentent au minimum 3,5 milliards d’euros sur cinq ans.
Le contrat de génération (proposé par Hollande qui veut en créer 200.000 par an) : 8 milliards d’euros par an. Hollande estime son coût entre 6 à 10 milliards.
La construction de 30.000 logements sociaux supplémentaires par an par rapport au rythme actuel de 120 000, soit 1,4 milliard par an.
Tout ceci représente, sur un quinquennat, un total minimum de dépenses supplémentaires de 255 milliards €.
A noter : Le cadrage macro-économique utilisé par le PS pour bâtir l’équilibre financier de son programme retient une croissance de 2,5%. Cette prévision est périmée. Aucun économiste, aucune institution n’est aussi optimiste.
Par ailleurs, l’UMP n’a pas intégré , dans son calcul, certaines dépenses pourtant considérables : la réduction de 75% à 50% de la part du nucléaire dans le mix énergétique (20 milliards d’euros par an) ; le renchérissement du coût du crédit lié à la création d’euro-obligations (6 à 8 milliards par an) ; le renchérissement du coût du crédit lié à la baisse de la notation de notre dette, si la France revenait sur les grandes réformes structurelles, comme la réforme des retraites…
Enfin, le PS multiplie, dans son projet, les promesses sans financement, ni précision.
Concernant les recettes nouvelles pour payer une partie de ces 255 milliards de dépenses, le PS espère 50 milliards d’impôts en plus de la réforme de la fiscalité : suppression des niches fiscales (mais le PS ne dit jamais lesquelles), fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu (disparition annoncée du quotient familial et basculement vers une fiscalisation individuelle plutôt que par foyer), suppression de la réforme de l'ISF, alignement de la fiscalité du capital et du travail...
Le PS envisage d’autre part de créer des taxes supplémentaires qui devraient rapporter à l’Etat 76 milliards d’euros en plus pris sur les ménages et les entreprises (hausse de la TVA sur la restauration, mise en place de la taxe carbone, hausse de la taxe sur les produits énergétiques, suppression d'allégements de charges, mise sous condition de ressources des allocations familiales).
126 milliards de taxes nouvelles, en face 255 milliards de dépenses supplémentaires. Pour l’instant, le PS ne dit pas comment il financerait la différence…