Je viens de cosigner la proposition de loi de mes collègues Jacques Myard, député des Yvelines, et Isabelle Vasseur, députée de l'Aisne, visant, à la création d’une Fondation destinée à sauver le château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne.
Ce château, ceint d’un vaste parc débouchant sur la forêt domaniale de Retz, a longtemps été délaissé et reste aujourd’hui sans véritable affectation. L’État, propriétaire, vient de conduire quelques travaux d’urgence destinés à le mettre hors d’eau, mais ses éléments architecturaux les plus remarquables et les plus fragiles restent menacés.
Le château a été édifié par François 1er. En août 1539, le roi y a signé l'Ordonnance dite de Villers-Cotterêts, toujours en vigueur, qui instaure l'usage du français dans les actes officiels et jette les bases de l'état civil.
Magnifique témoin de l'art de la Renaissance, cet ensemble imposant séduit surtout par la richesse de ses éléments de décoration intérieure tels que les deux escaliers droits et leurs voûtes à caissons sculptés ainsi que la chapelle royale.
Il faut sortir ce château de son oubli, y faire les travaux nécessaires, mais également le destiner à une fonction en rapport avec son remarquable potentiel et la puissance du symbole qu’il porte.
C’est pourquoi l’idée de faire de ce château exceptionnel un espace de rencontre, d’animation, de formation linguistique et culturelle au service de la langue française et de la francophonie, doté d’une riche bibliothèque, d’une médiathèque et des moyens modernes d’information, permettrait non seulement d’assurer la pérennité du lieu, mais également de le faire connaître à travers les nombreux échanges que permet la communauté francophone.
Cette dernière sera bientôt dotée d’une Maison de la Francophonie à Paris. Elle pourrait disposer au château de Villers Cotterêts de locaux à la fois prestigieux et adaptés à ses missions comme à ses réceptions, et situé à 74 kms de la capitale.
La fondation de Villers-Cotterêts est susceptible d’intéresser à la fois les pouvoirs publics, les élus, les acteurs associatifs, mais aussi les grandes entreprises qui trouveront là une occasion d’exercer leur mécénat. Le financement de la Fondation reposera ainsi sur un financement privé et public.