Ce qui est frappant, dans le plan de relance dévoilé cette semaine par le PS, c’est le décalage hallucinant entre le coût énorme de ce plan de relance et l’efficacité qu’on peut en attendre !
Les socialistes proposent de dépenser 50,5 milliards d’euros essentiellement dans la consommation. C’est une erreur économique : d’abord, parce que le principal problème de notre économie est le manque de confiance plus que le pouvoir d’achat.
Ensuite, offrir un chèque de 500 euros aux Français, c’est très sympathique, mais c’est un cadeau qui n’ira pas vers la consommation, mais vers l’épargne ou l’achat de produits importés.
Chaque fois qu’une relance par la consommation a été essayée dans le passé, cela n’a pas marché !
Dans le même esprit, baisser la TVA d’un point, est une mesure coûteuse pour les finances publiques, mais elle passe inaperçue pour le porte-monnaie des ménages. D’ailleurs, la baisse de la TVA au Royaume-Uni n’a pas eu d’impact sur la consommation.
Enfin, le PS ne peut pas d’un côté critiquer la dégradation des finances publiques et de l’autre proposer un plan de 50,5 milliards qui va les creuser gravement ! Sans compter qu’il prévoit de financer ce plan en supprimant la loi qui a instauré la déductibilité des intérêts d’emprunt, la défiscalisation des heures supplémentaires, les droits de mutation à titre gratuit... Autant de mesures dont bénéficient les plus modestes de nos concitoyens !
Martine Aubry promettait le retour en force du PS. Force est de constater que c’est retour vers le passé ! Six mois après le début de sa crise interne, le PS n’a rien trouvé que de renouer avec ses vielles lunes : plus d’emplois publics, plus d’emplois aidés, nationalisations sans nécessité…
Le PS court en fait après l’extrême gauche en proposant de renchérir le coût des licenciements dits boursiers ! Ce type de mesure visant à retarder les licenciements n’est pas nouvelle : Martine Aubry l’avait déjà mise en œuvre quand elle siégeait au gouvernement dans la loi de modernisation sociale. Cette loi n’avait pas freiné les plans sociaux : sur ses cinq premiers mois d’application (janvier à mai 2002), ils avaient augmenté de 39% ! En ajoutant des délais aux délais, la loi Aubry n’avait rien arrangé, mais avait simplement retardé les ajustements, les rendant plus douloureux !
Même au sein du PS, certains s’interrogent sur l’opportunité du plan Aubry et en reconnaissent la vacuité des propositions ! Ainsi, François Rebsamen a estimé mercredi que le contre plan de relance socialiste, ne présentait «aucune grande idée novatrice. Devant l'ampleur de la crise et les difficultés que vivent et que vont vivre les Français, on peut s'interroger sur l'opportunité d'élaborer un tel contre plan», expliquait-il. On ne saurait mieux dire.