Martine Aubry a présenté le grand projet du PS pour 2012. Franchement : rien de nouveau, rien de chiffré, rien de crédible… Le Parti socialiste se contente d’une « décongélation » des vieilles propositions des années Jospin. Martine Aubry promettait de « changer la civilisation ». En fait, elle propose aux Français un grand retour vers le passé !
Le projet du PS pour la présidentielle est effectivement un recyclage de 1997 et des vieilles errances du programme commun de 1981 : retour de la gauche plurielle, retour des emplois-jeunes, retour de la réduction du temps de travail, retour de la police de proximité…
Nous connaissons les effets de cette politique. Après cinq ans de gauche plurielle, en 2002, les Français avaient 17% de délinquance en plus, des salaires gelés, des conditions de travail dégradées, plus de 500.000 emplois industriels détruits avec les 35 heures, trois quarts des anciens emplois-jeunes bloqués en dessous de 1.500 € de salaire, huit ans après le lancement du dispositif…
L’autre grand axe du projet PS, c’est la multiplication des promesses coûteuses, non financées et surtout inefficaces !
Martine Aubry distribue sans compter : les 300.000 emplois jeunes sont financés sur le pouvoir d’achat des classes moyennes. Ils sont étalés sur cinq ans : ce qui fait qu’en réalité, pour vaincre le chômage des jeunes, le PS propose de créer 60.000 emplois par an, soit 594 emplois par département…
Le PS propose aussi 10.000 policiers et gendarmes en plus sur cinq ans, soit un demi-poste par brigade ou commissariat ! Dans le même temps, Mme Lebranchu veut supprimer 20.000 places de prison et donc de libérer près de 20.000 détenus !
Le programme du PS c’est aussi l’assistanat pour tous : allocation d’autonomie pour les jeunes, aide à la recherche du premier emploi, aide au départ en vacances pour lutter contre « les inégalités dans la jouissance du temps libre », ou encore allocation d’études pour lutter « contre la sélection sociale intense qui s’effectue dans les études supérieures »…
Il y a encore les cadeaux surréalistes : 1 € le coût de chaque trajet logement/travail, des congés payés pour les chômeurs, le retour à la retraite à 60 ans,un revenu minimal à hauteur de 80% du SMIC…
Toutes ces promesses sont faites sans autre chiffrage que des hausses d’impôts en particulier sur les classes moyennes : suppression de l’exonération des heures supplémentaires qui profitent pourtant aux salariés les plus modestes, rétablissement des droits de succession, suppression du quotient familial…
Mais le projet socialiste réserve aussi quelques surprises : en manque d’idées, le PS n’hésite pas à s’approprier toute une série d’actions réalisées par la majorité depuis 2007. Pourquoi le PS n’a-t-il jamais eu le courage de voter ces mesures quand le gouvernement les a fait voter ?
On peut remarquer enfin que le projet du PS est vide en ce qui concerne l’immigration. La question de la dette n’est pas abordée non plus. La famille n’est perçue que comme une vache à lait fiscale.