Pierre-Emile Dubois, ancien maire de Noyon, vient d’envoyer une lettre au vitriol à l’actuel maire socialiste de la ville. Il m’en a adressé une copie que je publie intégralement sur ce blog :
« Indignez-vous ! C’est par le titre emprunté au récent livre du philosophe Stéphane Hessel que je vous adresse cette lettre qui, je le regrette, ne vous fera pas plaisir.
« Indigné, oui, je le suis en apprenant votre décision d’utiliser sur le courrier de la mairie un logo qui ne sera plus le blason officiel de Noyon.
« Un des plus anciens, ce blason résume dans sa simplicité héraldique l’histoire de notre ville. Libertés communales, couronne de l’Evêque comte et pair de France, les croix de guerre 1914-1918 et 1939-1945, la Légion d’Honneur attribuée quand la Chambre des députés a proclamé que « Noyon avait bien mérité de la Patrie ».
« Aucun logo, si artistique soit-il, ne supplantera jamais celui qui a accompagné notre cité dans ses heures de gloire ou dans ses pires détresses.
« Ne renions pas l’Histoire sur le prétexte de modernité ou pour faire « sensation » auprès d’investisseurs hypothétiques. Elle est le ciment de la cité, elle est source d’inspirations, de courage, de persévérance pour l’avenir.
« Faudrait-il donc rejeter un riche passé même s’il peut paraître « ringard » ? Par exemple, remplacer les vitraux de la salle du Conseil municipal ou bûcher le blason qui orne le fronton de l’Hôtel de ville ?
« Notre pays traverse une crise dont on ne perçoit pas l’issue. Les collectivités luttent contre un chômage qui mine notre société. Ne nous égarons pas dans des innovations coûteuses pour donner le change aux difficultés.
« Puisque vous en avez exprimé le souhait, battez-vous, Monsieur le Maire, pour obtenir que les liaisons routières indispensables se réalisent rapidement. Battez-vous sur tout et ce que peut nous apporter le canal à grand gabarit Seine-nord. Le reste viendra de surcroît.
« En espérant que mon indignation ne restera pas vaine, veuillez accepter, Monsieur le Maire, mes sincères salutations ».
Signé : Pierre-Emile Dubois